Le monde que Louis peut maintenant découvrir, c'est celui des parcs, des promenades, des jeux de ballon, des petits chemins qu'on ne veut pas suivre, des petits bâtons à ramasser... Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il apprécie !

Sur le chemin retour du Luxembourg, nous avions prévu de faire halte à Reims pour visiter la cathédrale et la ville.

Malheureusement, la visite ne s'est pas vraiment déroulée de façon plaisante. Le temps était glacial, la cathédrale en partie en travaux, les enfants insupportablement remuants et bruyants, Victoria avait envie de faire pipi, Louis, que seul un gâteau aurait pu faire taire, en a été privé par un vigile et nous n'avons quasiment pas pu nous concentrer sur notre audioguide... Quel dommage !

Pourtant, avec les enfants, nous avions beaucoup parlé de cette cathédrale, lieu du baptême de Clovis et du sacre des Rois de France. Mais ils avaient décidé de ne pas s'interesser à la visite qui fut bien pénible. Nous avons finalement tourné les talons, frustrés, fâchés et gelés, sans même prendre le temps de visiter la ville. Nous avons tellement sermonné les enfants que pendant les deux heures de trajet restantes, nous ne les avons pas entendu... Et ça nous a fait du bien !

Le temps d'une échappée au Luxembourg, nous visitons le musée d'art moderne. Et je crois que les oeuvres exposées nous ont tous laissés perplexes, petits et grands. Nous avons beau essayer, nous restons assez impénétrables. Les enfants ont pu découvrir une forme d'art que nous ne leur avions jamais présentée. Mais sans hésitation, ils ont préféré regarder Star Wars dans le petit salon et se défouler chez Yoyo, une gigantesque structure de jeux d'intérieur.

Mercredi, 17h30.

J'ouvre le frigo pour prendre des oeufs pour préparer la quiche du dîner. La boîte est bien là... mais elle est vide. Zut !

Dire que je ne me sens pas très courageuse est un euphémisme. Ressortir les chaussures du placard, les manteaux, les bonnets, les tours de cou déjà rangés, traîner tout le monde jusqu'au rayon des oeufs puis ranger les chaussures dans le placard, les manteaux, les bonnets, les tours de cou de nouveau... Alors par fainéantise et sans vraiment réaliser ce que je lui demandais, j'ai interrogé Victoria pour savoir si elle pensait être capable d'aller seule au magasin acheter des oeufs. Je regrettais immédiatement ma question, mais déjà, elle était folle de joie. Les larmes de crocodile ont fait place à la joie. Elle voulait vraiment y aller. Un rapide coup de téléphone à Jean-François qui donne son accord et me voilà en train de dessiner un plan pour qu'elle ne prenne pas le chemin le plus dangereux bien qu'il soit le plus court.

"Tu sors de la maison, tu regardes bien en traversant la route et tu traverses ensuite le square Bazin. Après tu remontes vers le feu et tu attends qu'il soit vert pour traverser (mais tu vérifies quand même qu'il n'y a pas de voiture !). Tu traverses une deuxième fois de l'autre côté de l'avenue et tu entres dans le centre commercial comme si on achetait du pain chez Paul. Tu montes l'escalator, tu passes devant Zara, Apple, Swarovski, Cyrillus et tu prends les escaliers qui descendent. Tu me suis là ? Ensuite tu passes devant la pharmacie et tu arrives chez Monoprix. C'est clair ? Et tu fais attention, tu ne parles à personne, si on te demande, tu dis que maman est juste à côté et que tu vas la retrouver, tu es polie avec la caissière, tu n'oublies pas la monnaie et tu ne casses pas les oeufs !"

Et la voilà partie, toute excitée de sa mission, avec 5 euros dans sa poche, son plan au cas où et son petit sac pour mettre les oeufs.

Moi, je la regarde partir par la fenêtre et je surveille ma montre toutes les deux minutes. Au bout de 15 minutes, l'attente se transforme en peur, puis en angoisse, je n'y tiens plus. Comment ai-je pu la laisser partir toute seule ? J'ai du perdre la tête ! En plus, la nuit arrive si vite, les routes à traverser, les voitures, et tous ces gens au centre commercial qui ne manqueront pas de remarquer une petite fille de 8 ans (1/2, ça compte ?) toute seule ...

"Vite, les garçons, on s'habille, on va à la rencontre de Victoria ! " Au pas de course, j'habille les trois garçons et je les traîne vite dehors, à la limite de la panique. Pour gagner du temps, moi je court-circuite son trajet au début, en prenant le chemin le plus rapide et je m'oriente ensuite sur le plan que je lui ai laissé. Pas de doute, on va bientôt la croiser. Mais on ne la croise pas... Elle doit être en caisse alors. Je me poste à un endroit où je la verrai forcément passer. Je ne veux pas non plus lui gâcher son plaisir et la cueillir au rayon des oeufs. Mais elle ne passe pas...

10 minutes plus tard, mon téléphone sonne. C'est un voisin qui me dit que Victoria est devant l'immeuble et qu'elle est très inquiète car personne ne lui ouvre. Elle lui a demandé de m'appeler. Zut ! La pauvre, elle ne va rien y comprendre ! "Dis lui que je suis là dans 5 minutes et qu'elle peut m'attendre devant la maison. Euh, merci !"

Au pas de course, je tire les garçons vers la maison, soulagée de savoir où est Victoria. Elle devait sûrement être sur le chemin du retour quand j'ai emprunté le raccouci pour aller plus vite.

Elle nous attend finalement très mécontente, m'accusant de ne pas lui faire confiance et de l'avoir suivie. J'ai beau lui avoir expliqué que j'ai eu peur et que j'ai voulu aller à sa rencontre, elle m'en veut beaucoup. Elle espère recommencer bientôt (et cette fois-ci, tu ne me suivras pas, hein maman ?). Moi, je ne suis pas aussi pressée de retenter l'expérience. Mais peut-être que la première fois est la plus difficile ?

Il arrive parfois que l'on laisse filer le temps et qu'à force de reporter, on passe à côté de choses formidables. C'est sur les derniers jours de l'exposition que nous nous sommes enfin décidés à aller voir "Le Roi est mort". Et que nous avons eu raison ! Il aurait été bien dommage de rater cette exposition tellement spéciale.

Dès l'entrée, on est plongé dans l'ambiance : l'expo se déploie quasiment dans le noir et on arrive directement sur la reproduction du monumental monument qui avait été installé dans la basilique Saint Denis avec ses faucheuses, ses squelettes et sa gigantesque couronne dorée. Tout au long des salles, on découvre les derniers jours du Roi, l'exposition de la dépouille, l'autopsie et ses instruments d'époque, le deuil à la cour, le cortège vers la basilique...

Une expo qui nous fait voir Louis XIV sous un autre jour, il y a 300 ans, lorsque son règne a pris fin.

Il y a quelques temps, Mamie nous a fait don du blouson de papa. Un superbe blouson des années 80, avec un look un peu aviateur, qui va comme un gant à Paul !

Et pour être honnête, je trouve même qu'il se porte mieux en 2016 qu'en 1982...

La version originale : Jean-François 1982

Version moderne : Paul 2016 (3 ans 1/2)

La visite inattendue, c'est celle de Victoire, débarquée au Chesnay depuis le Luxembourg pour une semaine ! Le séjour n'était pas prévu, mais il s'est organisé à la dernière minute à la faveur de vacances pour les collégiens luxembourgeois et d'une blessure de danse l'obligeant à annuler le séjour au ski initialement prévu. Et c'est ainsi qu'elle a atterri chez Mamie.

J'ai apprécié le petit coup de main du soir pour ramasser tous les enfants à la sortie des écoles, faire les devoirs, les bains, les mettre en pyjama, lire des histoires... Et eux aussi ! Quand on les fait avec sa cousine, même les devoirs semblent être un plaisir... Je n'ai pas entendu une seule protestation. Vite fait, bien fait !

Victoire a ainsi pu partager un petit moment de notre quotidien bruyant, de nos midis joyeux lorsque les quatre ne déjeunent pas à la cantine et elle a même égayé une de nos soirées avec ses anecdotes irresistibles de collégienne. Elle a la spontanéité et la fraîcheur de la jeunesse, mais aussi la soif de liberté et de découvrir la vie de l'adolescent. Ca nous a fait du bien ! N'empêche que je ne suis pas pressée d'y être, à l'adolescence...

On en a profité pour immortaliser une petite balade au Hameau de la Reine où pour une fois Mamie s'est jointe à nous (avec Maximilien, mais ça, c'est plus classique).

Victoria 8 ans - Paul 3 ans - Victoire 14 ans - Louis 1 an 1/2 - Maximilien 12 ans - Pierre 6 ans

Parmi les petites bricoles qu'on décide le 31 décembre au soir, il y avait celle-là : changer de canapé.

En fait, l'idée me trottait dans la tête depuis un moment déjà. Même si j'aimais à la folie notre ancien canapé car il était divinement accueillant et confortable, il fallait reconnaître qu'il était un peu juste pour notre grande famille. Et quand on recevait du monde en plus, alors là, on avait de loin dépassé sa capacité.

Les clones regardant la télé en arrivaient vite à se pousser les uns les autres et se disputer pour avoir plus de place. Alors si on met exceptionnellement un dessin animé, ce n'est pas pour les entendre se chamailler mais bien pour avoir la paix !

Donc c'était décidé : il nous fallait un canapé d'angle et absolument convertible pour avoir ce couchage de plus quand on reçoit pour dormir ou quand un enfant est malade la nuit et qu'il faut le veiller.

Et puis, je l'attendais aussi pour déterminer l'endroit où j'allais accrocher mon beau miroir, celui récupéré chez Mamie. J'ai fait mes adieux à mon cher canapé, l'ai remercié pour ces presque 5 années de bons et loyaux services, l'ai vendu sur internet pour une somme finalement bien rondelette et je l'ai regardé partir avec un certain regret quand même.

Sans savoir que le canapé disparaitrait dans la soirée, j'ai immortalisé la dernière scène de câlins...

Depuis, on a un grand canapé, tout le monde se bat pour être dans le coin de la méridienne et franchement, même si on a perdu en confort d'assise, on gagne largement en place. Et c'est vrai qu'on n'est pas mal du tout dans la méridienne... Pour couronner le tout, mon beau miroir a trouvé sa place !

Prochain projet-maison sur la liste du 31 décembre : la table de salon pour avoir une table avec rallonges qui s'agrandit sans que l'on ait besoin de bricoler à chaque fois qu'on a du monde à la maison.