Dès que c'est possible, quelqu'un part acheter le pain pour le petit déjeuner. Mais ces derniers temps, c'est souvent Jean-François qui s'y colle, sur le chemin du footing. Aussi, les mercredis, samedis et dimanches, nous avons du pain frais au petit déjeuner. Quel bonheur !

Alors plutôt que de perdre du temps à compter qui a mangé combien de tartines et entendre le enfants s'étriper parce que l'un est toujours certain d'être lésé, la règle est simple : une demi baguette par personne ! Les tartines sont géantes : une au nutela, l'autre à ce qu'ils veulent (beurre, beurre salé, confiture, miel, beurre-confiture) !

Depuis, plus de disputes... Et moi je suis ravie de les voir tous les quatre manger si bien au petit déjeuner.

Quand la photo mensuelle traditionnelle sur le fauteuil devient compliquée à réaliser, il faut savoir faire des concessions... Le fauteuil est bien là, Agathe aussi !

Agathe 21 mois et 12 jours

Les négociations courent depuis fin mai.

Je le sais depuis longtemps, le 8 septembre, il faudra retourner au travail. C'est la fin de la douce parenthèse. C'est la fin de cette période où les jours coulent paisiblement et où tout est si simple.

Une chose est certaine, je ne retournerai pas au travail à 4 jours par semaine. Puisque la loi me l'autorise, je reviendrai à 2 jours par semaine : les lundis et mardis. 

Comme toujours mon chef a changé pendant mon absence. C'est maintenant une femme et je ne la connais pas. Avec le contexte créé par le coronavirus, le service recrutement ne fonctionne quasiment pas. Mon retour n'est pas une bonne nouvelle car il rajoute une personne dans une équipe déjà très peu occupée. Elle s'évertue à me faire reprendre dans un autre service mais mon temps très partiel passe très mal dans une si grande entreprise. Tout l'été, les discussions sont stressantes et n'aboutissent à rien. Je reviendrai finalement au recrutement, puisqu'aucune autre solution n'est trouvée, en ayant fortement conscience que je ne suis pas la bienvenue. 

Mais avec la crise sanitaire, l'entreprise ne prend aucun risque et demande à ses salariés de ne venir sur site qu'un jour par semaine, le reste étant en télétravail. Donc concrètement, je serai les lundis à la maison en télétravail et les mardis au Plessis-Robinson. Et pour moi c'est une bonne nouvelle, car avec cette nouvelle cheffe très rigide et très contrôleuse, impossible pour moi de m'échapper à 16h comme je le fais depuis 13 ans. Au mieux, je ne pourrai partir qu'à 17h, même si j'arrive toujours à 7h le matin. Par malchance, c'est aussi le mardi que Jean-François doit se rendre à son bureau à Boulogne. Et par malchance supplémentaire, Pierre et Victoria terminent tous les deux à 17h10 ce jour-là. Impossible donc de récupérer Paul et Louis à 16h30 à l'école. Le mardi, ce sera garderie pour eux, jusqu'à ce qu'ils me semblent suffisament raisonnables pour rentrer ensemble et surtout rester une heure seuls à la maison jusqu'à l'arrivée des deux grands. Quant à ma pauvre Agathe, les mardis, elle restera à la crèche jusqu'à 18h15... 

J'ai toujours su que j'avais une situation professionnelle exceptionnelle qui me laissait une grande marge de manoeuvre. Mais j'ai toujours su aussi qu'un jour, ça s'arrêterait. Cette année, je sais que le virage a commencé, même si ça ne concerne pour le moment qu'un jour par semaine.

Alors le week-end avant ce mardi 8 septembre, j'ai cuisiné d'avance pour lundi et mardi soir. J'ai aussi cuisiné pour Agathe et mis au congélateur pour ne pas être prise au dépourvu les prochains soirs où au dernier moment, seront annoncées les réunions dans les classes des enfants.

Et puis, ce mardi 8 septembre, je me suis levée à 5h45, je me suis préparée et je suis partie à 6h20, sans voir mes enfants le matin pour arriver au bureau à 7h dans nos grands bureaux déserts où personne n'est venu depuis 6 mois. 

Un nouveau marathon commence...

Et puisque finalement le télétravail est sûrement amené à durer un moment, nous avons acheté un petit bureau pour celui qui a besoin de s'installer sur la loggia, ce qui permet de beaucoup mieux circuler que la planche sur tréteaux que nous pensions très temporaire en mars dernier !

Cette année, nous sommes vendeurs. Nous avons essayé de faire un petit tri des affaires des enfants avec essentiellement des jouets qui n'ont jamais séduit, des livres lus une fois ou pas et qu'on n'a pas envie de garder, des jouets donnés notamment par les cousins-cousines mais qui n'avaient pas été désirés par nos enfants, des peluches dont beaucoup viennent aussi de chez les cousines. Bref, des choses qu'on ne sortait pas souvent...

La brocante dure toute l'après-midi mais on est libre de partir quand on veut. Et puis, comme elle gratuite, on ne perd rien à essayer de vendre un peu. Notre première expérience, il y a quelques années, n'avait pas été concluante. A peine 20 euros récoltés sous un peu de pluie pour très peu de choses vendues.

Cette année, on est très content : 43 euros ! Un joli montant et beaucoup de petites choses vendues à 1 ou 2 euros. Et si Victoria a passé sa journée assise à attendre le client avec moi, Pierre a aidé essentiellement à la manutention. Le reste du temps, il a préféré se promener et retrouver quelques copains. 

A la fin de la journée, nous étions fiers de nous et nous sommes repartis légers puisque nous avons jeté ou donné tout ce que nous estimions invendable. Ouf ! Un peu de place libérée dans la cave !

Parmi les promeneurs, nous avons croisé Mathilde, Oliver et les enfants. Ce que personne ne savait, c'est que dans 5 jours, le 11 septembre 2020, la petite Margot rejoindrait leur famille !

Paul est un enfant. Un vrai. 

Pas un enfant comme Victoria qui est trop mature. Pas un enfant comme Pierre qui cherche à grandir et à être autonome. Pas un enfant comme Louis qui fait trop attention au regard des autres et qui trouve que tout fait bébé. 

Paul est un enfant qui a envie d'être enfant. Il n'a pas peur du jugement et du regard des autres. Il ne cherche pas à paraître. Il ne cherche pas non plus à grandir plus vite. Paul profite de son enfance tout simplement. Il aime jouer avec Agathe à des jeux de bébés, il aime écouter des histoires, même si ce sont des histoires pour tout petits, il n'a pas honte d'aller dans le square pour accompagner Agathe et s'amuse réellement, même s'il n'y a que des bébés, il prend plaisir à écouter et chanter des comptines avec elle, il s'entoure de pleins de doudous...

Paul a besoin d'enfance. Et je dois dire que ça fait aussi du bien d'avoir un enfant qui ne cherche pas ou n'a pas besoin d'être autre chose qu'un enfant.

Ce matin, il est parti à l'école. Et quand en faisant le tour des chambres, je découvre qu'il a sagement couché ses doudous pour la journée, bien serrés les uns contre les autres sous la couverture, mon coeur de maman fond complètement.

Le nounours de Grand-Mamie, Kaloo, la Luciole, Kotik, le Rat

C'est ce mardi 1er septembre que les enfants reprennent l'école, sans en avoir trop envie.

Pour cette année, nous avons :

- Victoria en 4ème

- Pierre en 6ème

- Paul en CE2

- Louis au CP

- Agathe en dernière année de crèche.

Deux rentrées importantes quand même : pour Pierre qui attend avec enthousiasme et impatience d'aller au collège, de voir s'il est avec ses copains en classe, de rencontrer ses professeurs, de découvrir les lieux... et pour Louis qui arrive à l'école primaire.

Je ne m'inquiète pour aucun des deux car je reste réaliste sur leurs forces et leurs faiblesses.

Si je sais que Pierre s'adaptera très bien au collège car il a confiance en lui et aime les nouvelles expériences, surtout celles qui le rendent plus grand, je sais aussi qu'il faudra être vigilant. Pas sur l'organisation, la gestion du stress ou même le coaching comme ce fut le cas pour Victoria, mais il faudra plutôt faire attention à ce que des ailes ne lui poussent pas trop vite et qu'il ne se sente trop à l'aise, oubliant les responsabilités et les attentes qui pèsent sur lui.

Concernant Louis, aucune inquiétude non plus car il a selon moi le niveau d'un élève de presque fin de CP en lecture et en mathématiques. Il n'y a que la production graphique et l'écriture qui restent à la traine. La véritable question qui va se poser sera de savoir si Louis peut intégrer directement un CE1 ou s'il doit quand même faire son année de CP, en sachant qu'il aurait beaucoup de choses à rattraper pour suivre en CE1.

Quant à Victoria, elle est définitivement rentrée dans une autre catégorie : celle pour laquelle je ne regarde plus les devoirs, où je n'encadre plus le travail et où elle devient entièrement responsable de son organisation. C'était déjà beaucoup le cas dès le milieu de la 5ème mais maintenant c'est confirmé : c'est elle qui tient les rênes et je ne suis là que pour les urgences ou les petits coups de pouce parfois indispensables.

Finalement, c'est sur Paul-le-discret qu'il faudra reporter l'attention. Après un CP facile pour lui, un CE1 à l'aise mais particulier du fait du confinement, il sera important de bien l'entourer car on commence à arriver aux choses sérieuses qui demandent apprentissage. Et comme Paul ne se livre pas facilement, il faut souvent aller à la pêche aux informations. Avec lui, tout a tellement toujours l'air d'aller bien et j'espère que nous saurons déceler si quelque chose n'allait pas.

Alors pour cette nouvelle rentrée scolaire, j'ai tenté de faire la traditionnelle photo. Malheureusement, Victoria, dont la rentrée n'était que le lendemain, n'a pas voulu se lever. Alors la photo de rentrée sera cette année en deux parties...

 Chacun se dirige donc vers son établissement. Paul sera cette année en CE2 dans la classe des CE2/CM1 avec Madame Lelièvre, une nouvelle maîtresse. Et Louis sera au CPA avec Madame Baranzelli que nous connaissions plutôt comme Véronique, ancienne très bonne maîtresse de grande section de Victoria, Pierre et Paul.

Pierre passera son année en 6ème3. Ouf, il y retrouve Benjamin, mais aussi Idriss, Angelo, Tahïs et Adrien !

Le lendemain, Victoria fait sa rentrée aussi et se prête un peu forcée à la photo de la rentrée. Et la voilà partie vers la 4eme3... Elle est plutôt contente d'avoir dans sa classe quelques copines (Anaïs, Hala, Emilie, Marjane, Lise, Blanche et toujours Ilyes !)

Cette année, masque obligatoire pour nos deux collégiens. Espérons qu'un confinement ne vienne pas tout perturber de nouveau. Prévoyons quand même d'être souples et adaptables !

Et puisque tout le monde a fait sa rentrée, on peut bien se réunir autour d'un déjeuner sympa pour recueillir les impressions de chacun !