Derrière la douceur de l'Avent, il y a en ce mois de décembre une autre réalité bien difficile : après un automne exceptionnellement beau et presque normal qui nous a fait oublier la maladie, le cancer de Diedouchka gagne hélas du terrain. Le répit aura été de trop courte durée, mais nous ne le savions pas...
Une première chimiothérapie commence en ce début de décembre. Une chimiothérapie si mal supportée qu'elle va faire passer en un temps record notre Diedouchka d'un homme qui cache sa maladie, à un malade en fin de vie. La transformation est saisissante, implacable, glaçante. Il se retrouve alité dès le début du mois, sans appétit et dans de grandes souffrances.
Je passe mon temps à faire des aller-retours à Elancourt et à déclencher régulièrement l'intervention du SAMU. Les hospitalisations se succèdent, toujours à Créteil, à l'opposé de chez nous. A chaque fois, je regarde partir l'ambulance en me disant que je viens peut-être de le voir pour la dernière fois. Et à chaque fois, je repars d'Elancourt avec Babouchka qui s'installe chez nous pendant les hospitalisations pour que la route pour aller le rejoindre soit moins longue pour elle. Jean-François passe ses pauses déjeuner et ses soirées à l'emmener à son chevet ou à la récupérer. Et moi, sans pass sanitaire, je ne suis pas autorisée à lui rendre visite. J'attends des nouvelles le soir et je repense avec espoir à nos dernières rencontres dans la forêt de Rambouillet où nous riions des endroits à champignons qu'il me montrait en sachant très bien que je ne pourrais jamais les retrouver car j'étais déjà perdue dans l'immense forêt...
De cette période, je ne veux garder que les moments qui ont fait plaisir à Agathe. Dans l'innocence de ses 3 ans, elle ne pouvait qu'aimer d'avoir sa Babouchka à la maison qui lui lisait des histoires...